Published On:vendredi 25 avril 2014
Posted by vuthy
Temple d'Angkor Vat
Temple d'Angkor Vat
Angkor Vat ou Angkor
Wat ប្រាសាទអង្គរវត្ត («
Prasat Angkor Vat ») est le plus grand des temples du complexe monumental
d'Angkor au Cambodge. Il fut construit par Suryavarman II au début du xiie
siècle en tant que « temple d'État » et capitale. Temple le mieux préservé
d'Angkor, l'une des plus grandes villes médiévales du monde, il est le seul à
être resté un important centre religieux depuis sa fondation, initialement
hindou et dédié à Vishnou, puis, bouddhiste.
Le temple est
l'archétype du style classique de l'architecture khmère. Il est devenu le
symbole du Cambodge et figure sur son drapeau national. Il est le principal
lieu touristique du pays.
Angkor Vat combine
deux bases de l'architecture khmère pour les temples : le côté temple-montagne
et le côté temple à galeries. Il est conçu pour représenter le mont Meru, la
maison des dieux dans la mythologie hindoue.
À l'intérieur d'une
douve et d'un mur externe de 3,6 km de longueur se trouvent trois galeries
rectangulaires, chacune construite l'une à l'intérieur de l'autre. Au centre du
temple se dressent des tours en quinconce. Contrairement à la plupart des
temples d'Angkor, Angkor Vat est orienté vers l'ouest, probablement parce qu'il
est orienté vers Vishnou.
Le temple est admiré
pour la grandeur et l'harmonie de son architecture et les nombreux bas-reliefs
qui ornent ses murs. Sa beauté et sa taille sont telles que beaucoup le
considèrent comme la huitième merveille du monde1. Il donne également des
indices sur l'important système hydraulique d'Angkor. Il est classé au
patrimoine mondial de l'UNESCO.
Historique
Angkor Vat fut
construit dans la première moitié du xiie siècle par le roi Suryavarman II dont
le règne s'étala de 1113 à 1150. Comme le Baphûon était dédié à Shiva et que
Suryavarman II honorait Vishnou, il décida la construction d'un nouveau temple
au sud de la ville. Ceci pourrait expliquer que l'entrée d'Angkor Vat est
orientée vers l'ouest — vers Vishnou —, contrairement aux autres temples
khmers.
Le travail de
construction semble avoir pris fin à la mort du roi, laissant inachevés
quelques-uns des bas-reliefs décoratifs6. En 1177, Angkor fut pillé par les
Chams, les ennemis traditionnels des Khmers. Par la suite, l'empire fut
restauré par Jayavarman VII, qui mit en place une nouvelle capitale, Angkor
Thom et un temple d'État, le Bayon, quelques kilomètres plus au nord.
Au xive ou xve siècle,
le temple fut adapté au culte bouddhiste avec un remaniement notable du sanctuaire
central. Aujourd'hui encore, le temple est visité quotidiennement par des
moines bouddhistes.
Parmi les temples
d'Angkor, Angkor Vat fut l'un des temples les mieux conservés car, même s'il
fut quelque peu négligé après le xvie siècle, il n'a jamais été complètement
abandonné. Sa préservation étant due en partie au fait que ses douves
fournirent une protection contre le développement de la jungle sur le site7.
L'un des premiers
visiteurs occidentaux du temple fut António da Madalena, un moine portugais qui
s'est rendu sur le site en 1586 et a déclaré que le temple « est d'une telle
construction extraordinaire qu'il n'est pas possible de le décrire sur papier,
d'autant plus qu'il n'est pas comme les autres bâtiments dans le monde. Il a
des tours, des décorations et tous les raffinements que le génie humain peut
concevoir »8. Toutefois, le temple n'a été popularisé en Occident que dans le
milieu du xixe siècle grâce à la publication des notes de voyage du naturaliste
français Henri Mouhot. Celui-ci écrivit d'ailleurs : « Qui nous dira le nom de
ce Michel-Ange de l'Orient qui a conçu une pareille œuvre, en a coordonné
toutes les parties avec l'art le plus admirable, en a surveillé l'exécution de
la base au faîte, harmonisant l'infini et la variété des détails avec la
grandeur de l'ensemble et qui, non content encore, a semblé partout chercher
des difficultés pour avoir la gloire de les surmonter et de confondre
l'entendement des générations à venir ! »9.
Mouhot, comme d'autres
visiteurs occidentaux au début, a été incapable de croire que les Khmers
pouvaient avoir construit le temple, et le data faussement vers à peu près la
même époque que la Rome antique. En fait, faute d'écrits, la véritable histoire
d'Angkor Vat n'a été rassemblée qu'à partir des seules données stylistiques et
épigraphiques accumulées pendant les travaux de restauration effectués sur
l'ensemble du site d'Angkor.
Angkor Vat a nécessité
de considérables efforts de restauration au xxe siècle, principalement par
l'enlèvement de la terre accumulée et de la végétation7. Le travail a été
interrompu par la guerre civile lorsque les Khmers rouges prirent le contrôle
du pays pendant les années 1970 et 1980. Relativement peu de dégâts ont eu lieu
au cours de cette période, autres que le vol et la destruction de la plupart
des statues datant des époques post-angkoriennes10.
Le temple est devenu
le symbole du Cambodge et est une source de grande fierté nationale. Depuis
environ 1863, une représentation d'Angkor Vat figure sur le drapeau du
Cambodge11. C'est le seul bâtiment à apparaître sur un drapeau national11.
Depuis 1992, tout le
site d'Angkor fut classé sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO et même
jugé « en péril » jusqu'en 200412. En 2008, c'était le seul site cambodgien
distingué de la sorte par l'UNESCO12.
En janvier 2003, des
émeutes ont éclaté à Phnom Penh car une fausse rumeur prétendait que Suvanant
Kongying, une actrice thaïlandaise de soap opera, avait affirmé qu'Angkor Vat
appartenait à la Thaïlande. L'actrice a rapidement nié avoir tenu les propos
qu'on lui a prêtés13.
Architecture
Le complexe occupe une
surface totale de 1 500 mètres sur 1 300 mètres.
La décoration khmère,
abondante mais harmonieuse, est principalement composée de représentations de
dieux, d'hommes et d'animaux, qui remplissent chaque surface plane. Les combats
et les épisodes de légendes sont fréquents. Les décorations florales sont
réservées aux bordures, aux moulures et aux chapiteaux.
Les principaux
matériaux utilisés sont des grès de différentes couleurs et la latérite. La
pierre était découpée en blocs énormes assemblés avec une grande précision sans
emploi de ciment, probablement par rodage sur place.
Les galeries
extérieures
Des douves et trois
galeries encerclent le sanctuaire central. Depuis l'ouest du complexe, une
chaussée pavée longue de 200 mètres permet de traverser les douves et mène à
une large terrasse précédant le magnifique gopura, qui marque l'entrée
principale de l'édifice central.
La première galerie
est constituée de piliers carrés vers l'extérieur et d'un mur aveugle vers
l'intérieur. Le plafond entre les piliers est décoré de rosaces en lotus.
L'extérieur du mur aveugle est décoré de fenêtres à colonnes, d'apsaras
(nymphes célestes), qu'on trouve sur toutes les galeries, et de figures
masculines qui dansent sur des animaux caracolants.
À partir de la
première galerie, une avenue décorée de nagas longue de 350 mètres mène à la
seconde enceinte à travers un parc. De part et d'autre de cette allée, on
rencontre d'abord deux constructions dont on ignore l'utilité (mais qu'on
appelle couramment « bibliothèques »), puis deux petits bassins.
On arrive à la seconde
galerie par une plate-forme surélevée flanquée de lions de part et d'autre
d'une cage d'escalier. Le mur intérieur de la seconde galerie est orné d'un
bas-relief narratif sur toute sa longueur. Sur le mur occidental sont
représentées des scènes de l'épopée du Mahabharata.
La troisième enceinte
Troisième galerie,
tour nord-ouest
La troisième galerie
délimite un espace de 150 mètres sur 200 mètres. On y pénètre par une terrasse
en forme de croix.
Cet espace est découpé
en trois niveaux, reliés par de nombreux escaliers extérieurs. Ces niveaux sont
de dimensions décroissantes. Chaque niveau est formé d'une terrasse entourée
d'une galerie. Le plus élevé est le sanctuaire, qui est surmonté en son centre
d'une grande tour de forme pyramidale. Des tours surmontent aussi les quatre
angles des terrasses des deux étages supérieurs. La galerie extérieure du
sanctuaire central, longue de 800 mètres, est décorée de bas-reliefs décrivant
des scènes tirées d'épopées indiennes ou de l'histoire d'Angkor.
Trois galeries dont
les voûtes sont supportées par des colonnes mènent des trois portes
occidentales de la troisième galerie au deuxième niveau. Elles sont reliées par
une galerie transversale, qui forme donc quatre cuvettes carrées. La galerie du
sud est surnommée la galerie des mille Bouddhas, car les Khmers avaient coutume
d'y laisser des statues de Bouddha. La plupart de celles-ci furent détruites
pendant la guerre civile. De part et d'autre de ces galeries se trouvent deux
bibliothèques.
On atteint ainsi le
deuxième niveau en traversant un portique à travers une autre enceinte
rectangulaire. On y trouve une surface pavée, où se trouvent encore deux
bibliothèques. Ces cours pourraient originellement avoir été inondées, afin de
représenter l'océan entourant le mythique mont Meru. Elle est traversée par une
courte allée soutenue par des piliers et menant au troisième niveau.
Le sanctuaire central
On atteint le
sanctuaire central par douze escaliers très raides qui représentent la
difficulté d'atteindre le royaume des dieux.
Au sommet de ces
escaliers se trouve une plate-forme pavée de forme carrée divisée en quatre
cours par deux couloirs surélevés qui se coupent à angles droits. Un autre
couloir surélevé court le long du bord extérieur de la plate-forme, entourant
l'ensemble du niveau. À chaque coin de ce couloir se trouve une tour et on en
trouve une cinquième au milieu de la plate-forme. Ces cinq tours forment la
silhouette bien connue d'Angkor Vat.
La base carrée de la
tour centrale contient un petit sanctuaire sur chaque face, derrière lesquels
se trouve le sanctuaire central. Ces sanctuaires sont reliés par des galeries
sur les toitures desquelles est représenté le corps d'un serpent se terminant
par des têtes de lions ou de garudas. Des linteaux et des frontons sculptés
ornent les entrées des galeries et des sanctuaires.
Le sanctuaire central
était initialement dédié au dieu hindouiste Vishnou, mais sa statue d'or a été
enlevée et on trouve aujourd'hui dans chaque sanctuaire des statues de Bouddha.
Angkor Vat aujourd'hui
Efforts de
restauration
Cette maquette
d'Angkor Vat sert aux touristes à avoir une vue d'ensemble du temple.
Depuis les années
1990, Angkor Vat a vu une reprise notable des efforts de conservation et d'une
augmentation massive du tourisme. Le temple fait partie du site d'Angkor, site
du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la
science et la culture (UNESCO) depuis 1992. L'organisation a fourni un
financement et a encouragé le gouvernement cambodgien à protéger le site14. Le
« German Apsara Conservation Project » (GACP) s'emploie à protéger des dommages
les devatas et autres bas-reliefs qui ornent le temple. L'organisation de
l'enquête a révélé que près de 20 % des devatas étaient en très mauvais état,
principalement à cause de l'érosion naturelle et de la détérioration de la
pierre, mais aussi à cause des efforts de restauration antérieure15. D'autres
travaux impliquent la réparation de sections effondrées et la prévention de
nouveaux effondrements : la façade ouest de l'étage supérieur, par exemple, a
été étayée par des échafaudages depuis 200216 et, en 2005, une équipe japonaise
a achevé la restauration de la bibliothèque nord de l'enceinte extérieure.
Tourisme
Angkor Vat est devenue
une importante destination touristique. Les chiffres de fréquentation pour le
temple ne sont pas publiés, mais en 2004, le pays a reçu un peu plus d'un
million de personnes venues de l'étranger18 et 57 % d'entre elles avaient prévu
de visiter le temple selon le ministère du Tourisme.
L'afflux de touristes
a jusqu'ici causé relativement peu de dommages, à part quelques graffiti. Des
mesures de protection ont été mises en place pour protéger les bas-reliefs et
des sols. Le tourisme a également fourni des fonds supplémentaires pour
l'entretien. Environ 28 % des recettes de la vente de billets dans l'ensemble
du site d'Angkor est dépensé sur les temples, bien que la plupart des travaux
soient effectués par des équipes parrainées par leurs gouvernements respectifs
plutôt que par les autorités cambodgiennes.