Published On:samedi 26 avril 2014
Posted by vuthy
Hindouisme et bouddhisme
Hindouisme et bouddhisme
Les souverains
khmers se réclamèrent de deux religions originaires de l’Inde, l’hindouisme et
le bouddhisme
rapidement acclimatées avec une certaine fidélité –au moins apparente- aux
origines
indiennes, malgré l’introduction d’éléments religieux autochtones. Toutes deux
prêchent le moyen
d’échapper au cycle causal, à l’origine de renaissances infinies
(métempsychose).
L’Hindouisme
Héritier des
antiques cultes védiques, l’hindouisme se forme aux alentours de l’ère
chrétienne. Des
trois grands dieux, Brahmā, Śiva et Vi[1]u,
seuls les deux derniers sont l’objet
d’un culte
diversifié. Śiva, personnalité complexe, réside dans l’Himalaya. Ascète par
excellence, il
est le maître des techniques psycho-physiologiques du yoga et inspire aux
sages les textes
sacrés. Malgré une iconographie protéiforme, ses temples abritent le plus
souvent une
représentation du dieu sous la forme du linga, un symbole phallique à
l’origine.
La prépondérance
du sivaïsme, au moins au niveau des pratiques royales, est manifeste. La
plupart des
souverains khmers assirent leur pouvoir sur un système politico-religieux,
accordant une
place privilégiée au rituel d’hommage au linga au sommet de temples d’État
pyramidaux (les
fameux « temples-montagnes »), symboles de la demeure du dieu dans
l’Himalaya.
Vi[1]u,
quant à lui intervient par ses descentes salvatrices (avatar) dans le monde
lorsque
celui-ci est en
danger. Au nombre traditionnel de dix, ces incarnations juxtaposent d’anciens
cultes autochtones
et des héros divinisés. K
i[1]a, prince de Mathurā, et Ramā, prince
d’Ayodhyā, sont
les plus connus.
Au début du XIe
siècle, Suryavarman II fait édifier Angkor Vat, le premier temple-montagne
consacré à Vi[1]u
soulignant ainsi l’attachement personnel du souverain à ce dieu.
Le Bouddhisme
Créé VIe siècle
avant J.-C. et dérivé à l’origine de courants ascétiques du brahmanisme, le
bouddhisme se
transforma peu à peu en religion à part entière. Ses deux grands courants,
Theravāda et
Mahāyana, sont attestés en pays khmer dès le VIe siècle. Jayavarman VII (1182-
1219) choisit le
Mahāyana (« Grand véhicule), un courant piétiste, comme religion d’État,
devenu ainsi le
fondement d’un système politico-religieux de l’empire, notamment au
travers du culte
de Lokeśvera (alias Avalokiteśvara). Parallèlement, des statuettes de bronze
et des reliefs
(temples de Pimai) attestent la présence du bouddhisme ésotérique
(Vajrāyana).
Cependant, un
esprit de tolérance généralement très marqué conduit à mettre tout ces
cultes au service
du pouvoir royal.
A partir du
XVesiècle, c’est le Theravāda (« doctrine des Anciens » et « Petit véhicule »),
seule
école subsistante
du bouddhisme ancien, qui devient l’unique religion du royaume
cambodgien.